Le marché des voitures électriques est en pleine expansion, et les premiers véhicules mis en circulation arrivent en fin de vie. Se pose alors la question inévitable : qu’allons-nous faire des batteries des voitures électriques ?
Ainsi, le recyclage des batteries représente un enjeu majeur dans la transition écologique actuelle, et certaines rejoignent déjà des centres de recyclage.
Selon Christel Bories, présidente du Comité stratégique de filière mines et métallurgiques, il y aura « environ 50 000 tonnes à recycler à partir de 2027, et plus encore sans doute en 2030. »
En effet, on estime que le recyclage des batteries pourrait atteindre les 700 000 tonnes en 2035.
Avant le recyclage, quelle durée de vie pour une batterie ?
Le vieillissement des batteries
Les batteries au lithium-ion présentes dans les voitures électriques se dégradent avec le temps, elles ont en effet une durée de vie moyenne de 10 ans.
Certains facteurs peuvent accélérer ce processus de vieillissement, ayant pour conséquences une diminution des performances et de l’autonomie d’une voiture électrique. Nous vous invitons à consulter notre article dédié à la durée de vie des batteries pour des informations complémentaires.
Prendre soin de sa batterie est donc primordial, afin de maximiser la durée de vie de sa voiture électrique. Vous pouvez faire contrôler l’état de la batterie de votre véhicule par un tiers de confiance, tel que La Belle Batterie. En seulement 5 minutes depuis chez vous, vous pouvez effectuer le diagnostic de votre batterie. Puis, nous vous remettons un certificat batterie indiquant notamment le SoH (State of Health) de votre batterie.
Garanties et remplacement
Le remplacement d’une batterie de traction est très onéreux, comptez entre 7 000€ et 15 000€. C’est pourquoi les constructeurs proposent des garanties pour la batterie d’une voiture électrique, que ce soit pour l’achat complet du véhicule ou bien lorsque la batterie est en location.
Dans la plupart des cas, la batterie est garantie 8 ans ou 160 000 km, pour un SoH supérieur à 75% ou 70%. Ainsi, le constructeur s’engage à réparer ou remplacer la batterie si le SoH passe sous les 75% (ou 70%), et que le véhicule a moins de 8 ans ou moins de 160 000 km. Selon les constructeurs, les conditions de la garantie peuvent varier.
De plus, même si cette pratique tend à disparaitre, il est possible d’acquérir un véhicule électrique avec la batterie en location. Dans ce cas, la batterie est « garantie » à vie pour un certain SoH. Les automobilistes doivent s’acquitter d’un loyer mensuel, qui dépend souvent du nombre de kilomètres parcourus par an.
Fin de vie et recyclage de la batterie
Recyclage des batteries : ce que dit la loi
La loi française et européenne interdit formellement d’incinérer ou d’abandonner en décharge les batteries des voitures électriques.
La directive européenne du 26 septembre 2006 (directive 2006/66/CE) relative aux batteries et accumulateurs exige « le recyclage de tous les accumulateurs au plomb (minimum de 65%), au nickel/cadmium (minimum de 75%) ainsi que le recyclage de 50% des matériaux contenus dans les autres types de piles et accumulateurs. »
Les batteries au lithium-ion font partie de la troisième catégorie, et doivent donc être recyclés au moins à hauteur de 50%.
Toujours selon cette directive, les producteurs des batteries sont considérés comme responsables du recyclage de celles-ci lorsqu’elles arrivent en fin de vie. Ainsi, « le producteur a l’obligation de collecter les batteries à ses frais (Art 8), de les recycler et de travailler avec un recycleur dont le procédé garantit 50% de recyclage (Art 7, 12…). »
Où en est la filière de recyclage des batteries aujourd’hui ?
En France, la filière du recyclage est aujourd’hui capable de recycler plus de 65% des batteries au lithium. De plus, elle tend à devenir une filière européenne en formant avec d’autres pays comme l’Allemagne un « Airbus de la batterie ».
Aujourd’hui, les principaux acteurs du recyclage sont les constructeurs eux-mêmes ainsi que les industriels spécialisés dans le recyclage. Des constructeurs comme Renault essaye de trouver des solutions viable :
SNAM, une société française de recyclage de batteries, joue un rôle essentiel pour limiter l’impact environnemental des batteries en fin de vie.
L’entreprise compte 600 salariés répartis sur deux usines. Elle recycle plus de 600 tonnes de batteries de voitures électriques ou hybrides par an. Leur expertise consiste à démonter les batteries, puis trier les différents composants pour enfin les détruire ou les faire fondre pour récupérer certains métaux : nickel, cobalt ou encore lithium.
Frédéric Salin, directeur marketing et commercial de la SNAM, précise : « L’exigence française est de recycler 50 % d’une batterie lithium ion. Nous recyclons plus de 70 %. » Le reste est ainsi détruit et brûlé, et il ne reste seulement que 2% qui est enfoui.
Monsieur Salin déclare également que « la filière des batteries aujourd’hui n’est pas rentable, il manque du volume. Mais à terme, grâce à la revente et à la réutilisation des métaux, la filière peut gagner de l’argent. »
Avant le recyclage : la réparation et la seconde vie des batteries
Réparer une batterie
Lorsqu’il y a un problème avec la batterie d’une voiture électrique, la plupart des constructeurs proposent un devis pour remplacer celle-ci, et non pour la réparer.
En ce qui concerne les concessionnaires et les garagistes, ils n’ont souvent pas l’expertise nécessaire pour réparer la batterie d’une voiture électrique. En effet, ouvrir une batterie de traction s’avère dangereux et nécessite des professionnels habilités et formés.
Néanmoins, Renault répare plusieurs milliers de batteries par an grâce à ses usines à Flins, Lyon ou encore Bordeaux. La plupart des réparations sont gratuites pour les clients si leur véhicule est sous garantie, notamment avec la batterie en location.
D’autres entreprises se lancent également dans la réparation des voitures électriques, c’est le cas par exemple de la société française CMJ Solutions. L’entreprise peut ainsi réparer la batterie d’un véhicule électrique à des prix beaucoup plus attractifs que le remplacement de celle-ci : entre 500 et 800€.
Selon l’Avem, plusieurs artisans de l’automobile ont écrit une lettre ouverte afin de rendre possible la réparation des batteries des voitures électriques. Ils invitent alors à faire pression sur les constructeurs pour que d’autres entreprises spécialisées puissent effectuer les réparations.
La seconde vie des batteries en usage stationnaire
Lorsqu’une batterie de voiture électrique passe en dessous de 75% de ses capacités, elle est alors remplacée. En effet, cela ne suffit plus proposer une autonomie pertinente pour un véhicule électrique. Néanmoins, même à moins de 75%, les batteries sont encore fonctionnelles et peuvent servir à autre chose, notamment pour le stockage stationnaire.
Il s’agit de stocker l’électricité dans les batteries pour différents usages. Stocker les énergies renouvelables dans les bâtiments, les bornes de recharge électriques, renforcer les réseaux électriques et même alimenter les voitures électriques.
Le stockage de l’électricité le plus connu se fait avec des batteries électrochimiques, dont la plus produite est la batterie au lithium-ion.