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D’où provient l’électricité qui recharge nos VE ?

Les voitures électriques sont-elles réellement plus écologiques que leurs homologues thermiques ? C’est une question que se posent de nombreux automobilistes. Si l’empreinte carbone d’une voiture électrique dépend de la phase de production et d’utilisation du véhicule, l’énergie qui alimente les batteries des VE peut également impacter l’environnement. En effet, l’électricité produite peut venir d’énergie fossile, d’énergie nucléaire ou encore d’énergies renouvelables, ce qui contribue à définir l’empreinte carbone d’une voiture électrique. Mais alors en France, de quelle nature est l’électricité qui recharge nos VE ?

 

Les acteurs du réseau de distribution d’énergie

 

En France, plusieurs acteurs sont sollicités afin de fournir de l’électricité sur tout le territoire.

 

Les producteurs d’électricité

Ces acteurs majeurs exploitent différentes énergies pour produire de l’électricité, que ce soient les centrales thermiques, les centrales nucléaires, les centrales hydrauliques ou encore les panneaux photovoltaïques et les éoliennes.

En France, la production d’électricité est pratiquement au monopole d’EDF puisque l’entreprise détient l’entièreté des centrales nucléaires du territoire. Ainsi, l’électricité en France provient à 76,5% de l’énergie nucléaire et à 13,6% d’énergies renouvelables. La production d’électricité d’EDF est à 90% non émettrice de CO2, bien que l’énergie nucléaire pose d’autres problèmes de pollution relatifs aux déchets produits. En comparaison avec d’autres pays comme l’Allemagne, les États-Unis ou encore le Japon qui utilisent encore beaucoup d’énergies fossiles, la France produit son électricité de manière moins polluante.

En plus d’EDF, il existe d’autres producteurs d’électricité en France notamment avec les énergies thermiques et renouvelables. C’est le cas notamment d’ENGIE qui possède des centrales à gaz à cycle combiné.

 

Les gestionnaires du réseau d’électricité

Il existe ensuite des réseaux de transport et de distribution qui permettent d’acheminer l’électricité du lieu de production jusqu’aux consommateurs.

Le transport de l’électricité est géré en monopole par le Réseau de Transport d’Électricité (RTE), seul gestionnaire pour l’ensemble du territoire français. Ce réseau est souvent appelé « autoroutes de l’énergie » et se compose d’environ 100 000 km de lignes à haute tension.

Le RTE est une filiale d’EDF, néanmoins l’entreprise assure un service neutre et l’accès à l’électricité pour tous les fournisseurs de France.

Concernant le réseau de distribution d’énergie, celui-ci est géré par ENEDIS (ex ERDF) pour 95% du territoire français. Pour les 5% restants, il s’agit d’entreprises de distributions locales dans certaines communes de France. On appelle ce réseau « routes départementales de l’énergie » puisque l’électricité est répartie dans les communes puis au sein des différentes habitations, pour desservir directement le compteur de chaque consommateur.

 

Les fournisseurs d’électricité

Les derniers acteurs du réseau d’énergie en France sont les fournisseurs d’électricité, qui commercialisent l’électricité auprès des consommateurs. Certains fournisseurs sont également producteurs d’électricité, et d’autres achètent l’électricité auprès de producteurs.

Le principal fournisseur d’électricité est EDF, qui permet aux consommateurs de bénéficier de tarifs réglementés ou de souscrire à des tarifs libres. D’autres opérateurs alternatifs se sont développés au fil des années, notamment ENGIE, Direct Énergie ou encore Lampiris.

L’entreprise EDF possède un avantage concurrentiel de taille puisqu’elle produit toute l’énergie nucléaire du territoire. C’est pourquoi la loi impose à EDF de « revendre une partie de son électricité nucléaire aux fournisseurs alternatifs à un tarif réglementé, appelé l’ARENH (Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique). »

C’est donc avec votre fournisseur d’électricité que vous avez un contrat et c’est également celui-ci qui vous facture votre consommation d’électricité.

 

Le développement du réseau de recharge des VE

 

De plus en plus de bornes de recharge pour VE se développent en France et en Europe, accompagnées également d’un accroissement des bornes rapides afin de faciliter les longs trajets en voiture électrique.

Selon un article de Turbo, « d’ici la fin 2021, le réseau français comptera pas moins de 100 000 stations de recharges électriques publiques. Ce réseau se répartira entre des bornes publiques à courant alternatif et des systèmes de charge rapide à courant continu, histoire de correspondre à tous les usages. »

 

Parmi les plus grands réseaux de bornes développés récemment, on retrouve notamment le réseau de Superchargeurs déployé par Tesla. Le réseau est déployé dans plusieurs pays d’Europe dont la France avec plus de 600 Superchargeurs disponibles.

Un autre réseau, gratuit cette fois-ci, a fait une entrée fulgurante sur le marché : il s’agit du géant européen de la grande distribution Lidl. L’entreprise compte actuellement plus de 700 zones de recharge pour VE sur ses parkings, dont une grande partie se trouve sur le territoire français. Les connecteurs Type 2, CHAdemo et Combo CCS sont disponibles, et vous n’avez besoin ni de carte ni d’identification pour recharger votre VE.

Lidl a donc de quoi concurrencer les autres réseaux de bornes payants en proposant une charge gratuite. Néanmoins, l’entreprise n’est pas un gestionnaire de bornes : la disponibilité et l’état des bornes de recharge pour VE sont donc assez aléatoires.

D’autres réseaux français et européens très connus se développent également très vite en proposant la charge rapide, notamment le réseau de bornes rapides Corri-door, avec 227 stations de charge déployées sur les autoroutes françaises. Géré par la filiale d’EDF Izi Via, le réseau est alimenté par de l’électricité décarbonée et renouvelable.

On retrouve également le réseau de charges rapides Ionity avec plus de 50 stations de recharge pour VE en France, ou encore le réseau Fastned qui ouvrira 9 stations de recharge rapide en France cette année.

 

Chargemap vous permet de voir toutes les stations et bornes de recharge pour VE déjà présentes en France et également dans d’autres pays du monde. Vous pouvez ainsi connaître la disponibilité des bornes, la puissance délivrée, les réseaux auxquels les bornes appartiennent ou encore l’origine de l’électricité qui alimente les bornes publiques.

 

Les innovations autour de la recharge des VE

 

La première innovation que beaucoup de constructeurs comme Renault, Nissan, Tesla ou encore Audi développent, est le Vehicle to Grid (V2G : de la voiture au réseau). La technologie utilisée est la recharge bidirectionnelle, qui permet d’utiliser l’énergie stockée dans une voiture électrique pour alimenter une maison (V2H : Vehicle to Home, de la voiture à la maison), un immeuble (V2B : Vehicle to Building, de la voiture au bâtiment) ou bien un réseau (Vehicle to Grid). On peut résumer cette technologie en V2x (Vehicle to everything, de la voiture à toute application).

Les constructeurs développent différentes variantes de cette technologie : Renault a opté pour la charge bidimensionnelle en courant alternatif (AC) et Nissan s’est orienté vers la charge bidimensionnelle en courant continu (CC).

On estime qu’en France, cette solution permettra de lisser la consommation, d’éviter le renforcement de certaines infrastructures ainsi que l’ouverture de nouvelles centrales nucléaires.

 

Une autre innovation dont parlent beaucoup les constructeurs et notamment Renault : le Plug & Charge. Cette technologie a pour but de s’affranchir du badge accès, nécessaire pour recharger sa VE sur une borne publique, en faisant passer l’authentification directement par le câble de chargement. L’authentification serait donc enclenchée au moment où l’automobiliste branche son véhicule sur la borne : la charge et la facturation se feront donc automatiquement.

 

Pour terminer, certains chercheurs travaillent sur la charge à induction, qui permettrait la recharge des VE en les plaçant au-dessus d’un émetteur d’ondes. La recharge se ferait donc sans contact et sans avoir besoin de brancher le véhicule à une borne.